Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le janvier 14, 2025
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Les Surinamais espèrent bénéficier des milliards de pétrole de cette année
Les Surinamais espèrent bénéficier des milliards de pétrole de cette année
2025 restera probablement dans les livres d’histoire comme une année décisive pour le Suriname. Pour la première fois depuis les années 1980, il n’y a plus de Desi Bouterse qui a marqué les élections. Un autre thème domine les élections de mai : le Suriname pourra-t-il bénéficier au maximum des énormes investissements des multinationales pétrolières dans le pays ?
Le nouveau gouvernement devra gérer les milliards de dollars de revenus provenant de l’extraction pétrolière. Cette année, il deviendra également plus clair dans quelle mesure le Suriname lui-même est en mesure de faciliter l’extraction pétrolière.
Le français Total Energies et l’américain APA investissent près de 10 milliards d’euros dans l’extraction pétrolière au large des côtes du Surinam. Les nouvelles plates-formes de production qui seront construites permettront de pomper du pétrole à partir de 2028, tel est le plan. La production journalière devrait être d’environ 220 000 barils. La quantité totale de pétrole récupérable est estimée à 750 millions de barils.
La Guyane voisine, avec une industrie pétrolière et gazière totalisant 11 milliards de barils, et Trinité-et-Tobago, avec la plus grande raffinerie de pétrole des Caraïbes, sont à la recherche de contrats lucratifs. Y compris pour la fourniture et la maintenance des plates-formes au Suriname.
Nouvel aéroport
Le monde des affaires du Suriname espère bénéficier autant que possible de la production pétrolière. C’est ainsi que les ports sont construits ou agrandis. Un nouvel aéroport a été construit dans la capitale Paramaribo pour les hélicoptères affrétés vers les plates-formes pétrolières et les vols vers les Caraïbes.
Des appartements sont également construits en banlieue pour les nombreux expatriés que l’industrie pétrolière devrait attirer. Le célèbre hôtel Torarica construit plus d’une centaine d’appartements pour longs séjours. Les agents immobiliers de Paramaribo signalent déjà une hausse des prix des logements et des terrains.
L’industrie pétrolière en pleine expansion a besoin de plusieurs milliers de personnes : techniciens, cadres, gestionnaires et professionnels de l’informatique. Le Suriname espère en former lui-même le plus grand nombre. Les entreprises préparent leurs employés actuels à de nouveaux rôles de soutien dans l’industrie pétrolière.
Le président Chan Santokhi a inauguré le nouveau cours de technologie pétrolière, gazière et pétrolière à la fin de l’année dernière. Un grand groupe d’étudiants de l’école technique ont également commencé une formation qui pourrait être applicable dans l’industrie pétrolière.
Le Suriname cible également les Néerlandais d’origine surinamaise. Par exemple, un grand pavillon surinamien sera construit au salon de l’émigration à Houten en mars.
Des sommes énormes
Si les plates-formes de forage commencent à produire, des revenus supplémentaires afflueront dans les caisses du gouvernement. Les estimations varient entre 15 et plus de 40 milliards de dollars. Des sommes colossales pour le pays d’environ 620 000 habitants, dont le PIB est désormais inférieur à 4 milliards de dollars.
La grande crainte est que de grands groupes de Surinamais n’en profitent que peu, voire pas du tout. Le pays voisin, la Guyane, constitue un exemple de dissuasion.
De grandes compagnies pétrolières s’y sont installées après que les réserves pétrolières au large des côtes se soient révélées faciles à extraire. L’arrivée des travailleurs du pétrole en Guyane a accru la demande de terres, de biens immobiliers et de nourriture, entre autres.
Bien que le gouvernement ait investi dans de meilleurs soins de santé et dans l’éducation, la vie est devenue beaucoup plus chère pour le Guyanais moyen. La différence entre riches et pauvres menace de se creuser.
Angelic del Castilho, chef du parti surinamais DA91, s’inquiète de la bonne préparation du Suriname. « Le Suriname doit rattraper considérablement son retard en matière fiscale et législative », dit-elle. « Il y a de la corruption aussi bien dans le gouvernement précédent que dans le gouvernement actuel. Alors, qu’est-ce qui nous donne l’assurance que l’argent du pétrole ne se retrouvera pas seulement dans une petite couche supérieure ?
De plus, selon Del Castilho, il y a beaucoup de mystère autour du contrat entre la Staatsolie du Surinam et Total Energies. « Nous et d’autres organisations avons posé des questions à plusieurs reprises sur les clauses environnementales. Parce que nous avons compris qu’ils n’étaient pas inclus dans les contrats. Mais nous n’avons reçu aucune réponse et c’est inquiétant.
Le président Santokhi a récemment promis à chaque résident une carte d’épargne de 750 dollars, avec un taux d’intérêt de 7 %, dès que le pétrole serait pompé en 2028. « Une promesse populiste de Santokhi à l’approche des prochaines élections », déclare Del Castilho. « Nous avons désormais besoin d’une vision durable et à long terme pour le développement de notre pays. Pas du populisme.
Groupe stratégique
La réponse aux questions cruciales pourrait venir de Marten Schalkwijk, ambassadeur du Suriname aux États-Unis et président du Groupe stratégique pour la politique pétrolière et gazière. Ce groupe est composé d’une trentaine d’experts dans des domaines variés. Ensemble, ils déterminent ce qui est nécessaire pour que le Suriname puisse bénéficier de manière optimale de la production pétrolière. « Ce n’est pas un groupe politique », souligne Schakwijk. « Ce sont des personnes possédant une expertise et un vaste réseau. »
Selon Schalkwijk, le Suriname doit investir « en profondeur ». « Dans l’éducation, la santé, l’environnement et la qualité de vie. » Lui et son groupe d’experts s’intéressent notamment à la Norvège. Il s’agit d’un fonds souverain. Il s’agit d’un exemple mondial de la manière dont un pays peut bénéficier à long terme de ses minéraux. Le groupe examine également ce que le Suriname peut apprendre de la Guyane.
Avant même les élections de mai, le groupe présente le cadre juridique qu’il estime nécessaire pour permettre aux générations futures de Surinamais de bénéficier des revenus pétroliers. Les recommandations concernent les 25 prochaines années. La question de savoir si et dans quelle mesure le prochain gouvernement les suivra dépend en grande partie du choix que fera le Suriname lors des élections du 25 mai.
Surinamien
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