Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le octobre 12, 2023
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La ligne d’assistance téléphonique contre la pédopornographie critique les règles européennes contre la maltraitance des enfants
Offlimits, l’organisation qui lutte contre la maltraitance des enfants, et notamment le Child Pornography Reporting Center, exprime son inquiétude face au projet de législation européenne visant à lutter contre la propagation de la pédopornographie.
Selon Offlimits, la législation proposée ne rendra pas Internet plus sûr mais entraînera plutôt une « violation significative » de la vie privée des utilisateurs. L’organisation souligne l’importance de protéger les enfants en ligne tout en préservant la vie privée des individus.
À propos de Pornographie juvénile Centre de rapports
Le Child Pornography Reporting Center est une ligne d’assistance téléphonique conçue pour les personnes souhaitant signaler des cas d’abus sexuels sur des enfants en ligne. La hotline collabore avec les forces de l’ordre et les entreprises technologiques pour supprimer ces images abusives d’Internet.
En vertu de la législation proposée, les applications de chat telles que WhatsApp seraient tenues de filtrer et d’identifier activement les images d’abus sur enfants. Si le filtre détecte des images problématiques, elles seront envoyées à un nouveau centre de l’UE pour suite à donner.
Cependant, le directeur d’Offlimits, Robbert Hoving, affirme qu’il existe des risques potentiels associés à cette approche. Hoving s’inquiète de l’identification incorrecte des images sexuellement explicites échangées entre jeunes consentants. Il souligne également la possibilité que le filtre signale par erreur des images innocentes, telles que des photos de plage. Étant donné que l’intelligence artificielle peut commettre des erreurs, Hoving met en garde contre les conséquences imprévues potentielles de la législation proposée.
Des avis partagés sur la loi
L’organisation de défense des droits des enfants Defense for Children soutient le projet de loi, affirmant qu’au moins deux images ou vidéos d’abus sexuels sur des enfants sont partagées en ligne chaque seconde. Pour Défense des Enfants, une loi solide est essentielle pour lutter efficacement contre ce problème.
D’un autre côté, Offlimits souligne que l’accès aux communications privées entraînerait une atteinte substantielle à la vie privée des utilisateurs. Hoving se demande également si les autorités, qui sont déjà confrontées à un manque de ressources, auraient la capacité d’évaluer tous les rapports reçus.
Potentiel de condamnations injustifiées
Dans le pire des cas, Offlimits craint que le filtre proposé puisse conduire à des condamnations injustifiées. Comme il n’est pas toujours clair si la personne qui diffuse des images sexuellement explicites de mineurs est le propriétaire du téléphone, il existe un risque d’identification erronée.
Actuellement, de nombreuses applications de communication utilisent un cryptage de bout en bout, garantissant que les messages restent protégés et inaccessibles aux forces de l’ordre et aux autorités judiciaires. Même si ce chiffrement pose souvent des défis, Offlimits affirme que la question de l’accès aux messages chiffrés ne doit pas être confondue avec la lutte contre la pédopornographie.
Pas d’intelligence artificielle pour l’instant
Les États membres de l’UE négocient actuellement les détails de la nouvelle loi. Une nouvelle proposition présentée par le président espagnol de l’UE suggère une version un peu moins complète. La proposition, détaillée dans un document obtenu par NOS, vise à répondre aux préoccupations concernant les filtres et l’intelligence artificielle.
Le plan révisé de l’Espagne suggère de reporter la mise en œuvre de filtres d’intelligence artificielle jusqu’à ce que la technologie soit plus avancée. Cette approche permettrait l’intégration de ces filtres à un stade ultérieur sans nécessiter de procédures législatives supplémentaires. L’Espagne propose d’utiliser immédiatement des filtres basés sur une liste noire.
En plus de l’utilisation de filtres, Offlimits estime que la législation devrait se concentrer sur la tenue des entreprises responsables de leur contribution à la propagation de la pornographie juvénile. Ils suggèrent également que les États membres allouent davantage de ressources aux forces de l’ordre, au système judiciaire et aux services d’urgence pour lutter efficacement contre ce problème.
Les régulateurs de la vie privée en Europe, ainsi que le rapporteur national sur la traite des êtres humains, ont déjà exprimé des réserves quant aux règles proposées. Le service juridique du Conseil des ministres européens aurait également des inquiétudes.
La Chambre des représentants a exprimé son opposition au projet de loi européen par le biais d’une motion. Cependant, la motion a été ignorée et certains appellent à une mise en œuvre partielle de la loi en Europe. Le contenu de la loi est actuellement en cours de négociation entre les États membres au niveau européen.
Pornographie juvénile
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