Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le janvier 8, 2025
Table des matières
Les Français commémorent l’attentat de Charlie Hebdo, le point de vue sur la moquerie et la satire a changé
Les Français commémorent l’attentat de Charlie Hebdo, le point de vue sur la moquerie et la satire a changé
L’attentat terroriste de 2015 contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo a été commémoré à Paris. Une gerbe de fleurs a été déposée et une minute de silence a été observée. Cela s’est déroulé en présence du président Emmanuel Macron et de la maire Anne Hidalgo.
Des cérémonies du souvenir ont également eu lieu dans deux autres lieux de Paris. Le policier assassiné dans la rue par les terroristes a été commémoré. Il y a eu aussi une réunion au supermarché juif où quatre personnes ont été tuées, deux jours après l’attentat contre Charlie Hebdo.
Toutes les commémorations ont été « sobres et simples, comme chaque année, à la demande des proches », a précisé la municipalité de Paris.
Caricatures de Mahomet
Il y a exactement dix ans, le 7 janvier 2015, deux terroristes pénétraient dans la rédaction de Charlie Hebdo et abattaient de sang-froid onze personnes. Raison pour l’attaque étaient des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
Que s’est-il passé le 7 janvier 2015 ? Regardez la vidéo ci-dessous pour un bref récapitulatif
Retour sur l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo à Paris
Aujourd’hui, dans tout le pays, une réflexion est largement répandue sur les dix années qui se sont écoulées depuis l’attaque. Les chaînes de radio et de télévision y prêtent attention à longueur de journée. De nouveaux livres ont été publiés et des entretiens avec des survivants et des documentaires sont publiés et diffusés sur les événements de l’époque.
‘Incassable’
Charlie Hebdo a imaginé aujourd’hui un numéro spécial qui revient sur la décennie écoulée. Cela se produit comme d’habitude : parfois avec sérieux et souvent avec ridicule. La Une présente une caricature représentant un lecteur tenant un exemplaire de Charlie Hebdo, assis sur le canon d’une Kalachnikov. « Incassable », est-il écrit ci-dessus. « La satire fait preuve d’optimisme et cela nous a aidé à traverser ces années tragiques », écrit le rédacteur en chef Riss. « Celui qui veut rire veut vivre. »
Les traumatismes des survivants de Charlie Hebdo n’ont pas encore disparu. Le webmaster Simon Fieschi a été grièvement blessé en 2015 et handicapé à vie. Il est décédé l’année dernière, probablement par suicide, même si cela n’a pas été officiellement confirmé.
Le rédacteur en chef Ross a déclaré aujourd’hui à la télévision : « Je pensais que cela s’userait avec les années. Mais ça ne s’use pas.
Le dessinateur Coco a déclaré cette semaine au Monde : « Je dois apprendre à vivre avec, mais le 7 janvier me hante sans relâche. Face à nous, leurs armes et leurs idées monstrueuses : des dessinateurs avec des stylos, des marqueurs et des crayons, qui veulent juste faire rire les gens.»
La colère est partie
Pour de nombreux Parisiens et Français, l’attentat d’il y a dix ans reste une cicatrice douloureuse. La sympathie pour Charlie Hebdo n’a pas disparu. Selon un sondage réalisé par le magazine, 62 % des Français estiment que les religions peuvent être critiquées et moquées. Parmi les musulmans, ce chiffre est de 53 pour cent et parmi les catholiques, de 59 pour cent.
Mais la colère qui existait en 2015 suite au massacre a disparu. La vie continue et la France est frappée par des attentats encore plus nombreux et encore plus sanglants dans les années qui suivent. En 2016, 71 % des Français l’ont déclaré Sentiment « Je suis Charlie » avoir. En 2023, 58 pour cent l’avaient fait.
L’historien Laurent Bihl attribue en partie ce déclin au changement d’air du temps. « Autrefois, on pouvait dire n’importe quoi. Rien n’était sacré. La liberté d’expression était centrale », a-t-il déclaré. Le Figaro. Mais désormais, il y a avant tout le respect de l’opinion individuelle de chacun. « Aujourd’hui, il ne s’agit plus du respect d’un principe, mais du respect du prochain. »
Fossé des générations
Cela ressort également clairement du sondage ce que Charlie Hebdo avait fait. Un tiers des jeunes Français (jusqu’à 35 ans) estiment désormais qu’il ne faut pas se contenter de se moquer des personnes et des religions au nom de la liberté d’expression. Ils qualifient souvent le ridicule de « discrimination » ou de « manque de respect ». Les chercheurs parlent même d’un fossé entre les générations, car les personnes âgées ont beaucoup moins de difficultés avec le ridicule et la satire.
Un sentiment qui semble revenir dans toutes les générations : le manque de solidarité. En janvier 2015, Charles Bousquet escaladait la statue de la place de la République avec un immense crayon pour exprimer son soutien à Charlie Hebdo : le photos d’entre eux sont allés partout dans le monde. « C’est bizarre quand on voit à quel point la France est politiquement divisée aujourd’hui. Ensuite, nous n’étions pas divisés. Nous étions tous ensemble, nous nous sommes battus pour le même objectif », a-t-il déclaré à la télévision française.
En un rapport à partir de ce jour en 2015, on peut également voir un pâtissier et un policier s’embrasser lors de la manifestation de janvier. Depuis, ils sont restés amis. Le boulanger trouve dommage que les politiques français n’aient pas entretenu le sentiment de solidarité. Le policier dit avec amertume que la solidarité des Français n’a duré que très peu de temps. « Cela a duré une semaine, puis c’était recommencé. »
Attaque de Charlie Hebdo
Soyez le premier à commenter